C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de notre cher ami et collègue, le Dr Marcel Ruzicka. Marcel s’est éteint paisiblement, entouré de sa femme et de sa fille, dans son pays natal, la République tchèque, après un combat contre le cancer.
Marcel est né à Hradec Králové. Élevé avec amour par Eliška Ruzickova et Miroslav Ruzicka à Prague, il y a effectué une grande partie de sa formation médicale. En 1985, il a obtenu son diplôme de médecine à l’Université Charles et a suivi une formation spécialisée en médecine interne et en néphrologie à l’Institut de formation médicale postdoctorale. Marcel a ensuite soutenu sa thèse de doctorat, intitulée « Système rénine-angiotensine et hypertrophie cardiaque induite par surcharge volémique », en 1994, à l’Université d’Ottawa et à l’Institut de médecine clinique et expérimentale de l’Académie tchèque des sciences.
Alors qu’il vivait à Ottawa, Marcel a rencontré l’amour de sa vie et son âme sœur, Leanne Bowden. Déterminé à rester au Canada, il a entrepris un stage postdoctoral en néphrologie clinique à Toronto (1997-1998). Étoile montante en néphrologie, Marcel a été parmi les rares sélectionnés pour se recycler en vue d’obtenir le permis d’exercice de la médecine au Canada ; une opportunité dont il était particulièrement reconnaissant, car elle lui a permis de rester proche de Leanne, installée à Ottawa. Il a terminé sa formation canadienne en médecine interne en 2001 et en néphrologie en 2002. Juste avant de passer son examen de médecine du Collège royal, Marcel et Leanne ont accueilli leur fille, Emma, en avril 2001.
En 2002, il s’est joint au Département de médecine de la division de néphrologie, où il a mené une carrière universitaire prolifique. Marcel a publié plus de 120 articles et obtenu d’importants financements de recherche. Il a été promu professeur agrégé en 2011, puis professeur titulaire en 2022. Il a mis sur pied un programme dédié à l’hypertension rénale à l’Hôpital d’Ottawa, une première au Canada à l’époque. Le programme a finalement été reconnu comme un « centre complet d’hypertension » par l’American Society of Hypertension, le seul site non américain à bénéficier d’une telle désignation. Marcel a siégé aux lignes directrices du Programme canadien d’éducation sur l’hypertension (maintenant connu sous le nom d’Hypertension Canada) en tant que président de la section sur l’hypertension rénale/rénovasculaire pendant plus de deux décennies. Plus important encore, il a reconnu et suscité la passion de ses collègues d’Ottawa pour l’hypertension et les a nommés pour participer au processus d’élaboration des lignes directrices et assumer d’autres rôles de direction dans le domaine de l’hypertension. En reconnaissance de ses contributions, il a reçu le prestigieux prix de chercheur principal d’Hypertension Canada en 2021. Mais sa tâche la plus chère était peut-être de faire connaissance avec de nouveaux résidents et boursiers et de leur transmettre ses conseils particuliers sur l’avancement professionnel, avec en prime une certaine philosophie de vie.
Les intérêts de Marcel dépassaient largement sa carrière médicale : l’une de ses plus grandes joies était de voyager et de faire de la randonnée avec Leanne. Ensemble, ils exploraient des sentiers pittoresques et des paysages à couper le souffle dans le Vermont, le New Hampshire, l’État de New York et la Suisse, où Marcel trouvait paix, inspiration et bonheur au cours de ces aventures partagées. Père dévoué pour Emma, il partageait sa réussite et sa passion pour le ski alpin. Marcel était un jardinier passionné, particulièrement fasciné par les cactus. Il aimait également l’art moderne, la vinothèque, l’histoire, l’économie, la finance et la politique. La musique occupait également une place importante dans sa vie ; il chérissait les moments passés à écouter ses artistes préférés, avec un goût qui allait du rock psychédélique de Pink Floyd au jazz soul de Miles Davis.
On se souviendra longtemps de Marcel pour sa capacité à créer des liens personnels, à conseiller chacun sur divers sujets, à se donner sans compter et à vivre pleinement.
Son départ est une perte immense et laisse un vide qui sera profondément ressenti par tous ceux qui l’ont connu.