Évaluation de l’hypertension endocrinienne
- Le dépistage de l’aldostéronisme primaire doit être envisagé chez les patients hypertendus présentant les symptômes suivants (grade D) :
- Hypokaliémie spontanée inexpliquée (Kþ < 3,5 mmol/L) ou hypokaliémie marquée induite par les diurétiques (Kþ < 3,0 mmol/L) ;
- Résistance au traitement avec 3 médicaments ;
- Un adénome surrénalien accidentel.
- Le dépistage de l’aldostéronisme primaire doit comprendre une évaluation de l’aldostérone plasmatique et de l’activité rénine plasmatique ou de la rénine plasmatique (tableau 13).
- Pour les patients chez qui l’on soupçonne un aldostéronisme primaire (sur la base du test de dépistage ; tableau 13, section II), le diagnostic d’aldostéronisme primaire doit être établi en démontrant une hypersécrétion autonome inappropriée d’aldostérone à l’aide d’au moins une des manœuvres énumérées dans le tableau 13, section III. Une fois le diagnostic établi, l’anomalie doit être localisée à l’aide de l’un des tests décrits dans le tableau 13, section IV.
- Chez les patients atteints d’aldostéronisme primaire et présentant une masse surrénale certaine et éligibles pour une intervention chirurgicale, il est recommandé de procéder à un prélèvement veineux surrénalien afin d’évaluer la latéralisation de l’hypersécrétion d’aldostérone. Le prélèvement de la veine surrénale doit être effectué exclusivement par des équipes expérimentées travaillant dans des centres spécialisés (grade C).
Phéochromocytome et paragangliome : dépistage et diagnostic Recommandations
- En cas de forte suspicion de phéochromocytome ou de paragangliome, le patient doit être adressé à un centre spécialisé dans l’hypertension, en particulier si les tests biochimiques de dépistage (tableau 14) se sont déjà révélés positifs (grade D).
- Le dépistage du phéochromocytome ou du paragangliome doit être envisagé chez les patients suivants (grade D) :
- Patients souffrant d’hypertension paroxystique, inexpliquée, labile et/ou sévère (PA 180/110 mm Hg) réfractaire au traitement antihypertenseur habituel ;
- Patients souffrant d’hypertension et de symptômes multiples suggérant un excès de catécholamines (par exemple, maux de tête, palpitations, transpiration, attaques de panique et pâleur) ;
- Patients souffrant d’hypertension déclenchée par des b-bloquants, des inhibiteurs de la monoamine oxydase, la miction, des changements de pression abdominale, une intervention chirurgicale ou une anesthésie ;
- Patients présentant une masse surrénalienne découverte fortuitement ;
- Patients prédisposés à des causes héréditaires (par exemple, néoplasie endocrinienne multiple 2A ou 2B, neurofibromatose de von Reck-linghausen de type 1 ou maladie de Von Hippel-Lindau) ;
- Pour les patients dont les tests biochimiques de dépistage sont positifs, la localisation des phéochromocytomes ou des paragangliomes doit se faire par imagerie par résonance magnétique (de préférence), par tomodensitométrie (si l’imagerie par résonance magnétique n’est pas disponible) et/ou par scintigraphie à l’iode I-131 (méta-iodobenzylguanidine) (grade C pour chaque modalité).