Hypertension Canada continue d’insister sur l’utilisation de mesures effectuées en dehors du bureau pour exclure l’hyper-tension de la blouse blanche chez les sujets dont la tension artérielle a augmenté au bureau. Sa prévalence est estimée entre 9 et 30 % et elle est plus fréquente chez les femmes, les sujets âgés, les non-fumeurs, les sujets présentant une tension légèrement élevée au cabinet, les femmes enceintes et les sujets ne présentant pas de lésions des organes cibles. Il a été démontré que les sujets souffrant d’hypertension de la blouse blanche présentent un risque cardiovasculaire global proche de celui des sujets normotendus. Ainsi, à l’heure actuelle, il n’existe aucune preuve en faveur d’un traitement pharmacologique des sujets atteints d’hypertension artérielle de la blouse blanche. Étant donné que les sujets traités et non traités présentent à long terme un risque cardiovasculaire similaire à celui des sujets normotendus traités et non traités, respectivement, il est cliniquement pertinent d’identifier les personnes souffrant d’hypertension artérielle de la blouse blanche afin d’éviter un traitement excessif. Chez les diabétiques, le diagnostic d’hypertension est probable lorsque la MAPA est de 130/80 pour 3 mesures ou plus à des jours différents ; des mesures effectuées en dehors du cabinet peuvent être envisagées pour exclure l’hypertension de la blouse blanche, lorsqu’elle est suspectée. Bien que les seuils diagnostiques pour la MAPA et la MPHB (ainsi que pour l’AOBP) n’aient pas encore été établis chez les diabétiques, ils sont probablement 601 plus bas que ceux mentionnés pour le diagnostic de l’hypertension dans la population générale.
En cas de PA normale au cabinet, la possibilité d’une hypertension masquée (PA élevée en dehors du cabinet) doit être suspectée dans les cas suivants : âge avancé, hommes, tabagisme actuel, consommation excessive d’alcool, obésité, diabète sucré ou autres facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels, ainsi qu’en cas d’hypertrophie ventriculaire gauche électrocardiographique et de PA systolique et diastolique élevée et normale au cabinet. L’hypertension masquée est fréquente chez les adultes non traités, avec une prévalence possible d’environ 20 %, qui est encore plus élevée chez les individus dont la PA est contrôlée au cabinet (plus d’un individu traité sur trois).48 En cas de suspicion, l’hypertension masquée doit être exclue en effectuant des mesures en dehors du cabinet. Chez les sujets diabétiques, l’absence de chute nocturne de la PA (identifiée à l’aide de la MAPA) est fréquente et corrélée à une mortalité cardiovasculaire plus élevée. Plus précisément, bien qu’il ait été démontré que la PAO moyenne en présence et la MAPA de jour étaient similaires chez les sujets diabétiques, la PAS de base sur 24 heures (rapport de risque, 1,53 ; IC à 95 %, 1,28-2,03) et la PAS nocturne (rapport de risque, 1,50 ; IC à 95 %, 1,26-1,89) étaient des facteurs prédictifs indépendants des résultats cardiovasculaires à court terme. En outre, dans le diabète, le rapport de cotes ajusté pour la progression vers la macroalbuminurie s’est avéré plus de huit fois plus élevé dans le groupe de l’hypertension masquée (diagnostiquée par HBPM) que dans le groupe de la tension artérielle contrôlée.